Chasse au Nyala à BUSHFELLOWS

L’Afrique du Sud avec plus de 2000 fermes de chasse est une destination de chasse très prisée. Mais comme partout ailleurs, il y a du très bon et du mauvais, des professionnels et des braconniers. J’ai eu la chance de passer 10 jours de chasse à Bushfellows à 2h de Johannesburg. Cette ferme est une des plus réputée pour la chasse à l’arc. Le lodge est un des plus beaux et des plus confortables que je connaisse. Le territoire contient 16 espèces d’antilopes et tout est fait pour que le chasseur à l’arc ait les meilleures chances. Les affûts sont spacieux, confortables, silencieux et situés près de point d’eau ou de saline. Pour l’approche, la partie Nord du territoire est parfaitement adaptée avec un bush peu dense et varié.

Mon ami Graham, le gestionnaire de cette ferme, m’a fait savoir qu’il avait un vieux Nyala à tirer pour cette année. Cette magnifique antilope n’est pas très fréquente et je profite donc de son offre pour aller chasser chez lui. Le Nyala est une antilope très farouche aimant surtout le bush dense. Son approche est un peu moins difficile que celle du Koudou mais guère moins. Son poids moyen est d’environ 120 kgs pour un beau mâle. Un petit trophée c’est environ 22 pouces de cornes, un très grand c’est plus de 27 pouces. Il doit faire au moins 27 pouces pour être coté au Roland ward et au moins 56 points (à l’arc) pour être coté au SCI. Il est impossible de confondre un mâle et une femelle. La femelle ne porte pas de corne et sa couleur est brune alors que le mâle est gris.

Après un petit vol tranquille de 4h30, j’arrive donc en RSA. Quelle est ma surprise en voyant la couleur du ciel presque noire et couvert de nuages. Graham est décomposé. Le temps de faire la route et une pluie torrentielle s’abat sur nous et sur tout le nord de l’Afrique Australe. Les trois premiers jours de chasse se feront à l’approche sous la pluie. Le Nyala est assez territorial et nous n’avons pas trop de mal à le localiser malgré un bush très dense et très vert. Le temps rend la chasse vraiment pas facile, la visibilité est très réduite et même en Afrique sous la pluie il fait plutôt froid. Nous l’apercevons traversant un chemin. Nous devinons sa présence entre les feuilles. Nous trouvons ses traces, mais impossible d’être à porté de tir. A force de le pister nous reconnaissons ses empreintes entres toutes les autres. La terre détrempée rend le pistage facile mais le nombre d’animaux et donc de traces le complique un peu. Au bout de ces 3 jours, la pluie cesse enfin. Le Nord du Transvaal et surtout le Mozambique sont inondés. Les pistes sont difficilement praticables et les affûts sont complètement inondés. Pas la peine d’espérer qu’il vienne aux points d’eau et les salines sont inutilisables. Nous allons le traquer encore durant 2 jours. Jamais je n’ai pu être à moins de 50m. La verdure est telle, que je ne le vois jamais entièrement. Seules ses traces me guident vers lui. Je l’aperçois par moment puis il disparaît sans un bruit. Je perds sa trace, puis la retrouve. Cinq jours de chasse fabuleuse mais je dois repartir. Mon retour est prévu pour dans 4 semaines.

L’attente n’est pas trop longue. Graham me donne régulièrement des nouvelles du site et de l’animal. La terre sèche rapidement et il le voit régulièrement. Il recommence à venir à un point d’eau.

Dimanche 8 avril, me voici à nouveau à la ferme. Je déballe immédiatement mon équipement et nous décidons d’aller sur ce point d’eau. L’affût est parfait, il fait chaud, l’attente commence. Tout à coup, comme dans un rêve, une petit harde de Nyala arrive. Deux femelles, deux jeunes mâles et lui. Ils sont à une centaine de mètres sur la droite de l’affût en train de brouter. Je peux enfin admirer ce superbe animal. Il est encore loin mais mon cœur est déjà passé à 200 puls/s. Petit à petit, minute après minute, ils se rapprochent. Le vieux mâle, se détache de la harde et vient lentement vers le point d ‘eau. J’essaye de réguler mon rythme cardiaque mais j’ai bien du mal. Ca y est, il est là, à environ 25 m en train de boire. Impossible de le tirer, il est complètement de face ou parfois de ¾ avant. Je ne prendrais aucun risque. Tout à coup, il pivote lentement sur sa droite et fait quelques pas. Un parfait tir de coté. J’arme le plus lentement possible mon arc, vise et tire à moins de 20m. J’ai juste le temps de voir mes plumes rentrer et l’animal en deux bonds a disparu dans le bush. Je ne le vois plus mais je l’entends se cogner aux branches puis plus rien. Je suis serein, j’ai vu ma flèche rentrer, elle est bonne. Nous attendons le temps réglementaire alors que la harde est toujours là. L’inspection de la flèche confirme mon tir. Elle est couverte d’un sang très rouge. Au moins une artère, voir le cœur. Il n’y a pas de sang à l’impact, nous partons donc sur sa trace. Au bout de 20m nous trouvons le premier sang. Il y en a beaucoup. 50m plus loin il est là, nous pouvons laisser éclater notre joie. La nature m’a encore fait cadeau de ce superbe animal, je ne la remercierais jamais assez.

Nyala de coté Nyala de face

Le retour au camp est évidemment très gai. Il nous faudra une petite heure pour le dépecer et préparer la cape. La corne gauche fait 28 ¾ et la droite 28 ½. Dans 60 jours nous pourrons le remesurer et l’officialiser. Un magnifique trophée.

Je passe les jours qui me restent à chasser à l’approche et à l’affût où les possibilités de tirs sont nombreuses vu la chaleur actuelle. Impala, Blesbuck, Koudou, Phacochère, Duiker, Girafe viennent régulièrement. Je fais de belles approches sur des Zèbres et Gnou mais pas de tir possible sauf sur un Impala qui a magnifiquement esquivé ma flèche en se couchant et un Koudou qui a bondi rien qu’au bruit que ma flèche a fait en glissant sur le repose flèche.

Bushfellow est vraiment un endroit idéal pour un chasseur à l’arc. Un site de qualité, un lodge de luxe, une faune variée et riche, une équipe professionnelle et performante et un prix des plus compétitifs. Que demander de plus ?

Graham et Stéphane