Prenez une destination de rêve pour la chasse qu'est la Namibie,
ajoutez y une bande de lascars toujours prêts à rigoler et
vous avez là un cocktail de base très prometteur pour passer
de bons moments.
Nous voici donc à 5h30 du matin à l'aéroport de
St Denis de la Réunion direction la Namibie via l'Afrique du Sud.
Stéphane dit Chacal qui assurera la vidéo et les photos.
Marc dit Bougla armurier de profession qui part pour sa première
chasse à l'arc. Valérie dit Warrior qui en est à sa
deuxième chasse à l'arc en Afrique et moi même dit
l'Africain qui assurera la coordination de l'ensemble et leur servira de
guide là-bas.
L'équipe se prépare depuis des semaines, le moral est
excellent, le matériel optimisé, nous sommes prêts
à partir. Une première escale à Madagascar puis une
plus longue à Johannesburg. Nous avons 7 h d'attente en transit.
Heureusement en Afrique, la viande n'est pas chère, la bière
encore moins et avec un bon jeu de carte, les heures passent très
vite. Dernier vol sans problème vers Windhoek (capitale de la Namibie)
où là, nous devons affronter quelques tracasseries policières.
Rien de bien grave, nous retrouvons donc mon ami Namibien, Danie à
la sortie. Nous allons chasser sur sa ferme durant ces dix jours. Danie
est chasseur pro et passionné de chasse à l'arc. Il connaît
donc très bien nos besoins et sa ferme est très giboyeuse.
Une heure et demie de route et de piste et nous arrivons à la ferme.
Nous sommes un peu fatigués mais tellement contents d'être
là, que nous devons nous forcer pour aller nous reposer. Le réveil
est prévu à 7h, demain matin.
Durant cette première matinée, Danie nous fait faire
un petit tour de la ferme de chasse. Il possède 6000 hectares où
le gibier est nombreux et de qualité. Un très grand pourcentage
de ses animaux sont médaillables. J'en profite pour apprécier
les modifications qu'il a apporté aux affûts et pour étudier
les traces très nombreuses. Pour les autres, c'est la découverte
totale des plateaux de la Namibie. Ils croisent pour la première
fois, les Oryx, les Springbuck, les Steenbuck qui fuient à la vue
du 4*4. Après un tel premier contact, le moral est à son
maximum et chacun trépigne d'impatience pour partir chasser.
Pour le premier jour, Marc part avec Danie vers le dernier affût
au bout la ferme. Seule une saline attire les animaux et il a devant lui
une immense plaine. Durant cette après midi, il aura presque tout
vu, Red hartebeest, Blue Wildebeest, Oryx, Springbuck, Zebre passent et
repassent devant l'affût mais aucun à portée de flèche.
Valérie et moi avons choisi un point d'eau , mais pour nous
ce fut le calme plat.
Deux jours plus tard, une harde de sept Oryx arrivent à l'affût
de Marc. C'est la première fois qu'il voit ces animaux d'aussi près.
Un tir dans une harde est toujours délicat. Il le sait je lui ai
appris. Les animaux bougent beaucoup, les corps sont près les uns
des autres et le choix du tir demande pas mal d'expérience et de
patience. Entre le froid qu'il faisait ce matin et l'émotion, il
n'arrive pas à armer son arc. Il se calme, respire à fond
et vise un jeune de trois quart arrière. La carbone propulsée
par le MQ1 (70#) fuse et pénètre dans l'oryx un peu trop
en arrière. Alors que la harde reste sur place, il fuit vers la
plaine en courant. Danie est un peu inquiet du tir mais il voit très
bien l'animal et les plumes oranges de Marc. Il suit aux jumelles la bête
pendant environ 600m et la voit se coucher. Encore quelques minutes d'attente
réglementaire et ils partent la récupérer. Ce soir
c'est la fête. Valérie a tiré une perdrix à
20 m et Marc a tué son premier animal à arc. Comme si tout
cela n'était pas assez, son Oryx est médaille d'argent NAPHA.
Deux jours plus tard, je suis au point d'eau avec Valérie et
notre vidéoman favori. L'après midi est très calme,
seuls des autruches, des oiseaux, viennent troubler la quiétude
de l'endroit. Il est 17 h quand une harde de Springbuck arrive lentement.
Il y a au moins une cinquantaine de femelles accompagnées de quelques
jeunes. Ils ne viennent pas au point d'eau mais restent à environ
50 mètres de notre affût et broutent tranquillement. Enfin
une femelle vient à la saline. Je fais signe à Valérie
qu'elle peut tirer. Elle tire en position debout, arme son PSE (52#) et
décoche sa carbone qui traverse totalement le Springbuck à
25m. Je vois parfaitement l'impact. C'est une flèche de foie et
l'animal part en saignant abondamment. Il fait quelques mètres et
s'arrête sur place. A la jumelle, je contrôle l'impact. Par
expérience, je sais qu'il faut à peu près 50 mn pour
qu'une telle flèche fasse son effet. Je regarde ma montre. Dans
30 minutes, il fera nuit. Ma décision est prise, je prépare
la 7*64. Si dans 30 minutes, elle n'est pas tombée, je l'achève.
Les minutes s'égrainent lentement. L'animal ne bouge absolument
pas et la harde est toujours là en train de brouter. Nous assistons
à un de ces fabuleux couchers de soleil que seule l'Afrique peut
nous offrir. Voilà maintenant 9 ans que je voyage à travers
l'Afrique et je crois que je ne pourrais jamais me lasser de ce spectacle.
La nuit est là maintenant. Je contrôle la luminosité
dans la lunette de la carabine. Je peux attendre encore un peu. Au bout
de 40 minutes, il faut tirer, je ne veux pas prendre le risque de perdre
l'animal. Les prédateurs sont nombreux dans cette zone et je ne
voudrais pas qu'ils fassent fuir la harde, ce qui rendrait difficile la
récupération de l'antilope. Je demande à Chacal s'
il veut tirer. Je sais comment il tire, je ne me fais pas de soucis. Pas
de problème à 60 m, il aligne la lunette au défaut
de l'épaule et la 7*64 claque dans la nuit. La harde s'enfuit sous
la déflagration mais notre animal ne fait que quelques mètres
avant de s'écrouler. Le calme revient sur la brousse et nous partons
récupérer l'animal. J'en profite pour regarder l'endroit
où il se tenait. L'herbe est couverte de sang, il n'y en avait plus
pour longtemps.
A nouveau, 2 jours plus tard, Marc tire un autre Oryx. Celui ci est
beaucoup plus gros. Il fait dans les 220 kgs. Les cornes sont très
belles aussi et c'est une deuxième médaille d'argent NAPHA.
Imaginez sa joie, première chasse à l'arc, 2 flèches
tirées, 2 Oryx médailles d'argent, que demander de plus …..
Nous sommes déjà au 18, avant dernier jour de chasse.
Valérie et Moi descendons au point d'eau vers 13h. Cela fait un
quart d'heure que nous sommes dans l'affût qu'un gros Warthog arrive
à fond la caisse vers nous. Nous avons du mal à y croire,
tellement c'est rapide. Il est maintenant à 18m de nous. C'est vraiment
un beau mâle. Il commence à boire. Les Warthogs boivent beaucoup
mais ne restent pas au point d'eau. Sa flèche traverse les deux
poumons et s'enfonce jusqu'aux plumes. C'est fou ce qu'un 52# équipé
de carbones ICS 400 et d'une thunderhead 100 grs peuvent faire. Le cochon
pivote sur lui-même, détale à toute allure et disparaît
dans les herbes. La traque va être assez difficile. A cet endroit,
le sol est très dur et laisse peu d'empreintes et les herbes sont
très hautes. J'attends les 20 minutes réglementaires et pars
sur ses traces. Il y a peu de sang à l'impact et le sol a gardé
peu de traces visibles. Je suis obligé de me contenter des marques
dans les herbes. Je sais que ce ne sera pas facile de pister au sang. Avec
la chaleur qu'il fait à cette heure, le sang sèche très
vite sur l'animal et les traces vont disparaître. Heureusement, j'ai
avec moi un très bon pisteur Namibien. Un bon chasseur pro pour
vous conseiller et un bon pisteur pour retrouver vos animaux sont deux
éléments fondamentaux d'une chasse en Afrique. Pétrus
et Moi cherchons la piste. Au bout d'une heure et demie, nous retrouvons
la flèche intacte à 150 m. Elle a fini par traverser l'animal
car les plumes sont couvertes de sang. Encore un peu de pistage et nous
retrouvons l'animal 50 m plus loin. Je suis surpris par la raideur du corps.
En fait, il est mort très rapidement mais a réussi à
faire 200 m. Valérie peut laisser éclater sa joie. Le retour
au camp est très joyeux aussi. C'est le premier animal tué
à l'arc par une femme sur la ferme de Danie. Nous
allons arroser dignement cet événement. La nuit va
s'écouler dans la joie accompagnée d'histoires de chasse
que Danie nous conte et que je traduis à mes amis. Une nuit de chasse
Africaine comme je les adore.
Notre séjour se termine, nous avons passé 9 jours superbes
en Afrique, de chasse et d'amitié. Nous passerons notre dernier
nuit à Johannesburg en Afrique du Sud dans un restaurant que j'adore.
Imaginez un restaurant immense fait comme une hutte traditionnelle. Des
vins de qualité et de la viande à volonté qui grille
au centre de la hutte. Mes amis vont pouvoir déguster du crocodile,
de la girafe, du springbuck, de la sable et bien sûr un bœuf fabuleux.
La chasse c'est aussi çà. Le partage de moments inoubliables
dans des endroits fabuleux avec d'excellents amis.